Nous avons choisi de faire un trek de 4 jours dans la Cordillera blanca avec un guide de haute montagne Rodolpho, accompagné d'une cuisinière Querina et d'un muletier Manuel et ses 4 ânes.

Nous partons de l'hôtel jeudi matin à 8h en minibus avec Rodolpho pour une heure de route. On prend au passage Querina dans le village natal de Rodolpho. Il essaie de faire travailler au maximum les gens de son village quand il organise des treks. Nous nous arrêtons à l'entrée du parc national de Huascaran dans le village de Pitec à 3850m. Ça sera notre camp de base pour le soir. Sur cette première journée, nous montons vers la Laguna Churup. Le sentier est bien balisé, le rythme est lent mais très agréable. C'est l'occasion de faire connaissance avec Rodolpho qui parle un très bon anglais, meilleur que notre espagnol. Querina, qui s'est chargée de monter le camp à l'arrivée à Pitec, nous rejoint; elle marche bien, elle est aussi guide de trek. Après 2h30 de marche, nous arrivons à la Laguna. Le spectacle est époustouflant : des eaux vertes, turquoises au pied du Nevado Churup enneigé sous un soleil magnifique et un beau ciel bleu.

Nous déjeunons sur le site d'un poulet à l'escabèche chaud, la grande classe. Nous redescendons tranquillement au camp de base en faisant attention à la descente et au mal des montagnes (mâchage de coca). On s'installe tranquillement dans notre tente qui a été mise en place pendant notre ascension. Nous prenons le thé et faisons notre toilette à l'eau chaude avant le coucher du soleil. Dès que le soleil disparaît, il fait vite très froid.

Au dîner, potage de courge et gingembre, truite meunière et petits légumes, poire pochée au vin rouge. Le tout a été préparé sur place. On se couche de bonne heure, la nuit est froide. Merci à Rico et Sam de nous avoir prêté leurs duvets bien chauds. Au réveil, on découvre le campement sous la gelée.

On déjeune de toasts, œufs brouillés, thé sous le soleil levant et on lève le camp vers 7h30 avec Rodolpho vers la vallée de Quilcayhunca, Querina et Manuel partent plus tard mais nous doublerons rapidement pour monter le nouveau camp avant notre arrivée. La vallée qu'on remonte est plutôt plate, encaissée entre 2 falaises et fermée. Les paysans des alentours y font paître leurs animaux, vaches , ânes, chevaux en toute liberté, au milieu coule une rivière. L'endroit est vraiment somptueux, si le paradis existe, cela pourrait bien être là.

En plus, il n'y a quasiment pas de randonneurs, on ne croisera qu'un couple d'allemands en congé sabbatique d'un an, visitant le continent sud-américain en vélo et à pied. Nous arrivons au fond de la vallée pour midi, elle se sépare en deux branches. L'altitude est de 4200m. Le campement a été monté, nous déjeunons d'une macédoine de légumes accompagnée d'un avocat. Après déjeuner, nous explorons tranquillement avec Rodolpho la petite vallée à droite.


Pour le goûter, Querina nous a préparé des beignets au fromage, encore top. Pour ma part, malgré le gain en altitude faible, je suis pris d'une grosse migraine, de nausées. Je ne me sens pas bien du tout...


Les médicaments ne font pas effet immédiatement, on se pose quelques questions sur la suite du trek qui était de camper à 4600m le 3ème jour et de passer un col à 5000m le dernier jour pour redescendre par une autre vallée. Je dîne léger, Sébastien fait honneur au très bon dîner préparé par Querina. Mon mal de crâne s'estompe en début de soirée. La nuit est froide, venteuse et pluvieuse. Dans ces conditions et sans savoir comment je vais réagir à une altitude plus élevée, nous préférons renoncer au col à 5000m. Rodolpho comprend notre décision, il nous propose de camper au même endroit et de consacrer la journée à la visite de 2 lacs. Le 1er, la Laguna Cuchilla est à 4600m. On y accède après 2h30 de marche. L'endroit est magnifique à nouveau, malgré le froid, le vent et un peu de grésil qui tombe par averses.

On déjeune d'un taboulé de quinoa puis on descend par les chemins de traverse à la Laguna Tullpacocha. Une nouvelle fois, on en prend plein les yeux.

Retour au camp de base pour les rituels goûter, toilette, dîner.

Le lendemain matin, nous levons le camp définitivement pour redescendre la vallée dans l'autre sens, mais c'est toujours aussi beau.

On a eu la chance de voir un renard, un vol de condors.

Vous l'aurez compris, ces 4 jours ont été fantastiques dans des paysages à couper le souffle, avec un guide très professionnel, flexible.

Nous avons beaucoup échangé avec lui sur des tas de sujets, sur la vie au Pérou, la vie en France, sa façon de voir la vie, l'avenir. Les bons plats de Querina ont ponctué nos journées. On lui tire un grand coup de chapeau pour avoir réussi à réaliser tout cela sur 2 gaz et quelques gamelles.

Enfin, on n'oublie pas le mystérieux Manuel, mutique, dans l'observation sous son grand chapeau, ne parlant que le quechua.


Nous avions les yeux mouillés ce midi quand nous avons quitté l'ensemble de l'équipe et les lieux magiques que nous avons traversé.


Bonne rentrée des classes pour ceux qui rentrent