Cela fait presqu'une semaine que nous n'avons pas donné de nouvelles. Nous n'avions pas d'accès facile au wifi. Avant de vous raconter la suite de nos pérégrinations, nous souhaitions vous remercier pour les commentaires laissés sur le blog, ils nous incitent encore plus à l'alimenter.

Depuis la fin de notre trek, nous avons pas mal bougé en empruntant divers modes de transport.

Nous avons consacré la journée de lundi à nous reposer et à préparer la suite de notre voyage. Nous devons rejoindre Cusco et le Machu Pichu pour le 19 septembre. Nous avons pris l'option de passer par l'altiplano plutôt que de redescendre sur la côte puis de remonter vers Cusco. On en aurait eu pour 2 jours en prenant cette option mais on a envie de découvrir l'altiplano peu fréquenté par les touristes, on en aura pour 2 semaines en prenant notre temps.

Mardi matin de bonne heure nous avons quitté avec regrets Huaraz pour La Union en bus. On emprunte des routes de montagnes et des vallées bien encaissées. Les paysages sont très beaux mais il faut avoir le cœur bien accroché. On croise en chemin plusieurs mines légales ou illégales et beaucoup de cultures en terrasse. Certaines parcelles sont si hautes et pentues qu'on se demande comment les paysans peuvent les cultiver. Après 4 heures de bus, nous arrivons à destination. C'est une petite ville sans beaucoup de charme mais les habitants sont très accueillants. Nous faisons une randonnée l'après-midi pour visiter les ruines incas de Huanuco Viejo. Elles sont posées au milieu d'une magnifique pampa.

Une belle journée. Cerise sur le gâteau, nous avons fait une partie du trajet du retour en camion...


Le lendemain matin nous quittons La Union pour Huanuco. Il n'y a pas de liaison en bus, nous prenons un taxi collectif. C'est un blabla car mais moins outillé : on sait où on va mais pas tout à fait quand on part car on quitte la ville quand la voiture est pleine (c'est à dire 5 passagers pour une berline de 4 passagers). Les passagers montent et descendent au fil du trajet. On ne sait pas exactement par où on passe non plus, il y a beaucoup de travaux sur le trajet. Nous avons emprunté des routes asphaltées en mauvaise état, des chemins de terre, des pistes. Notre chauffeur Marco a géré comme un chef ce trajet en évitant les routes fermées pour travaux par des itinéraires bis, les nids de grosse poule par de bons coups de volant, les tracas des contrôles policiers par un backchiche discrètement transmis à l'homme en uniforme par un habile jeu de mains. Après avoir été secoués pendant 4 heures, nous arrivons à Huanuco, ville de passage entre la partie amazonienne et l'altiplano, très bruyante, sans grand intérêt, nous n'y resterons pas, nous prenons le bus le soir-même pour Tarma.

Nous tuons le temps jusque 20h, heure du départ. Il y a 6h de trajet, nous devons arriver aux alentours de 2h du matin, nous n'avons pas de réservation d'hôtel... L'idée de dormir dans la gare routière jusque 6h ou 7h du matin ne nous emballe pas de la même manière tous les 2... Je vous laisse deviner qui cela emballe le plus. Ceci a été l'objet d'un petit chicrougnage passager :-). Après quelques doutes au cours du trajet (arrivons-nous à 2h ou à 12h? Le trajet dure peut-être en fait 12h?). Bref, pas facile de dormir dans ces conditions. Mais un clair de lune nous laisse deviner de paysages impressionnants à plus de 4600m d'altitude, c'est toujours ça de pris. Puis nous voilà en pleine nuit au milieu d'une gare routière qui n'en est pas réellement une avec nos sacs dans une ville inconnue au pied du bus. Sébastien, toujours sur la brèche, alpague un taxi triporteur, lui demande de nous déposer devant un hôtel dans le centre.

Après 5min de trajet, nous voici à 2h15 du matin avec nos sacs devant un hôtel inconnu. Le veilleur de nuit nous ouvre et il a bien des chambres disponibles pour 70soles (23€), Sébastien lui fait remarquer que c'est un peu cher. Ce à quoi le veilleur lui rétorque gentiment qu'il y a peut-être moins cher à côté. Il est tard, on n'insiste pas. La nuit est courte mais le chicrougnage est en bonne voie de résolution.

Nous sommes mercredi matin est nous découvrons une ville plutôt belle, avec quelques restes coloniaux, les gens sont très accueillants. On l'appelle la perle des Andes.

Nous optons pour un tour par une agence afin de visiter la région. La nonchalance de notre guide, René, la mal-voyance apparente du chauffeur et l'état de délabrement de la voiture nous font craindre le pire... Première étape : des grottes pré-historique avec des peintures rupestres : on marche en compagnie du guide vers le fond d'une vallée, sa nonchalance disparaît pour laisser place à moult explications, détails sur l'histoire, la faune et la flore.

Nous avons fait une erreur de jugement sur lui. Deuxième étape, le village de Tarmatambo, tenu par la tribu taramas à la période pré-incas. René nous explique le fonctionnement du stockage des denrées périssables et non périssables dans des bâtiments dédiés avec un système de ventilation ingénieux, le réseau d'alimentation en eau du village et des cultures. Il se désole du peu d'intérêt de l'état pour ce site et pour les grottes.

Rien ou presque n'est fait pour leur conservation et ils sont laissés à la merci de toutes les détériorations. Les paysages à flanc de collines sont superbes.

Nous finissons la journée tranquillement dans un café. On se sent bien dans cette ville, nous y restons une journée de plus.


Vendredi, nous faisons une randonnée sur l'ancien chemin incas qui reliait le Pérou, le Chili, l'Equateur et la Colombie. Nous l'entamons depuis le village de Huasqui. Ça monte tranquillement de 3300m à 3800m, nous avons appris avec Rodolpho ( notre guide de la Cordillera blanca ) à marcher doucement sans s'épuiser.

Puis nous redescendons vers Tarmatambo. Sous nos yeux, nous avons encore toute la journée de très beaux paysages dans lesquels nous évoluons seuls, le kiff intégral. 

On se sent vraiment bien dans cette région. (Merci à François de nous avoir fait découvrir l'application Wikiloc, elle nous a bien aidé sur ce trajet.)

La journée se termine par une célébration sur la place centrale, nous en profitons pour photographier de belles tenues traditionnelles.

Aujourd'hui samedi, nous quittons Tarma pour Huancayo, une grosse ville, capitale de la région : nous sommes presque sûr qu'on ne va pas s'y plaire, mais nous ne devons y rester que pour un transfert et filer en train à Huencavelica.