À la suite de la visite du Machu Picchu, nous sommes restés 4 jours à Ollantaytambo pour nous reposer et visiter les environs. Le mercredi a été une journée de vrai repos pour moi, étant toujours bien fatigué par la gastro. Sébastien en profite pour visiter le village. C'est un village tranquille qui s'anime le matin avec l'arrivée des bus de touristes à destination du Machu Picchu et des ruines du village. Les rues sont faites de gros pavés et sont bordées de petits canaux alimentés par la rivière qui coule au dessus du village . Les nuits sont bercées par le chant de l'eau.

Le jeudi, nous visitons les ruines d'Ollantaytambo. On a comme une sensation de déjà vu mais nous sommes toujours admiratifs par les prouesses techniques et l'ingéniosité pour bâtir ces terrasses et maisons à flanc de collines.

Nous y avons également rencontré 2 françaises qui nous ont dépanné d'imodium ce qui va me permettre de soigner ma gastro définitivement.

Le lendemain, nous visitons le site de Moray où les incas ont creusé des terrasses circulaires à différentes profondeurs. Ils les auraient utilisé afin de faire des essais d'acclimatation de plantes aux différentes températures. Encore beaucoup d'ingéniosité mais aussi d'esthétisme.

Nous quittons à pied le site malgré les recommandations du taxi qui nous y a déposé. Il nous promettait tous les malheurs : on allait se perdre, se faire voler, agresser. Il n'y avait pas de chemin selon lui... On trouve rapidement un chemin très bien fléché et nous descendons vers le village de Maras puis vers ses salines.

On découvre des terrasses blanchies par le sel qui vient d'un ruisseau qui sort de la montagne.

C'est l'un des plus beaux sites que nous ayons pu voir au Pérou. Une très belle journée!


Le lendemain, samedi, nous quittons Ollantaytambo pour le village de Pisac. Il est un peu envahi pour des touristes tendance New Age, ce qui n'est pas trop notre tasse de thé. Mais il a toutefois une belle cité inca à visiter et un très beau marché d'artisanat.


Dimanche, nous prenons la direction du village de Pitumarca d'où nous avons réussi à organiser une randonnée vers la montagne aux 7 couleurs. Le site n'est pas référencé dans les guides et il semblerait qu'on puisse y accéder que via des agences qui organisent des excursions à la journée depuis Cusco (départ 4h du matin + 10h de route AR + une ascension à 5000m). On préfère nous organiser par nous mêmes. On prend un 1er combi jusque Cuzco, puis un bus qui nous dépose à Checacupe et enfin nous finissons le trajet dans un camion pour arriver à Pitumarca. Peu de touristes passent la nuit dans ce village et il y a donc peu d'hôtels : il n'y avait pas de responsable dans le 1er visité, le 2ème était très glauque. En se renseignant dans la rue, une femme entend qu'on est en recherche et nous dit "Tengo una habitacion, tengo una habitacion!". Elle va chercher sa fille Yanet et finalement elles nous proposent une chambre dans le restaurant qu'elles finissent de construire . Le confort est sommaire, lits sans sommier toilettes et salle de bain dans la cour du resto. Yaneth est une fille extraordinaire : aussitôt elle nous accompagne visiter les ruines chuplas du village et nous fait bénéficier de toutes ses connaissances, elle nous trouve un chauffeur pour le lendemain.

Elle et sa mère nous préparent des dîners absolument divins. Elles font tout de bon cœur, sans arrières pensées mercantiles. C'est très très agréable.

Lundi, nous partons donc avec le taxi en direction de la montagne des 7 couleurs. Nous remontons une vallée somptueuse où courent lamas, alpagas et vigognes, surplombée de sommets enneigés.

Nous arrivons sur le site (4000m) et nous entamons l'ascension à 5300m. L'altitude se fait sentir au niveau du souffle mais en adoptant un rythme lent et régulier, on s'en sort plutôt bien. Le site est fabuleux malgré le temps couvert du matin, nous sommes très chanceux car le ciel se dégage en début d'après-midi et la montagne est encore plus belle sous le soleil.

Nous ne regrettons absolument pas d'être un peu sorti des sentiers battus pour vivre cette très belle journée. Mardi, après avoir encore beaucoup discuté avec Yanet, nous quittons Pitumarca avec, pour Sébastien, la larme à l'œil pour Puno et le lac Titicaca. Nous avons vécu de très belles émotions pendant ces 2 jours. 


Puno est une grande ville comme les autres grandes villes que nous avons pu traverser, ni moche, ni belle, mais pas désagréable. Le mercredi, nous passons la journée sur l'Isla Taquile, après nous être arrêtés sur des îles flottantes d'Uros.

Malgré une déconvenue avec le pilote qui nous avait promis de nous déposer dans un port et nous récupérer dans un autre pour effectuer une rando qui nous permettait de traverser l'île à pied (il nous dépose et nous récupère au même endroit), nous admirons tout de même ses beaux panoramas sur le lac, ses terrasses cultivées et ses champs clôturés de murs en pierres sèches.

Nous pouvons même assister à un mariage traditionnel haut en couleurs.

Au retour à Puno, nous dînons dans un bon restaurant d'une cuisine inventive (brochette de truite façon tandoori, steak d'alpaga avec crème de quinoa), ça change du poulet grillé, riz, frites. 


Jeudi, direction la Bolivie, avec un passage à la frontière sans encombre, nous avons 30 jours pour en profiter.

Nous nous arrêtons à Copacabana, point d'accès à l'Isla del Sol. Sa plage est moins réputée que son homonyme brésilienne mais la ville est agréable, au bord du lac.

Vendredi, nous embarquons pour l'Isla del Sol, avec comme objectif de débarquer au Sud, de randonner vers le Nord pour y dormir et revenir au Sud le lendemain. Nous débarquons bien au Sud, nauséeux après 1h30 de trajet dans des odeurs de gasoil. Nous commençons par nous faire ponctionner d'un droit d'entrée de 20 bolivanios par une femme ayant oublié le bonjour, le sourire, le merci, l'explication du droit d'entrée... Le bolivien est pour l'instant beaucoup moins sympa que le péruvien. Nous attaquons rapidement notre randonnée mais nous devons faire face à une nouvelle déconvenue (aurions-nous un problème avec les îles ?) : un conflit oppose les différentes communautés de l'île pour une sombre histoire immobilière, de cabanes nordistes détruites par les sudistes, sans oublier les centristes qui s'y mêlent. La rumeur colportée par des touristes très bien informés rapporte des morts, des bateaux brûlés, il ne faut pas faire les cons et être très prudents. Comment se fait-il que nous soyons les seuls à ne pas avoir été informés? Ni à l'hôtel, ni au moment d'acheter nos billets de ferry, nous avons été informés. Dégoûtés par ce manque de transparence, j'avais presqu'envie de quitter l'île le jour-même. Sébastien, plus raisonnable pour le coup, me fait entendre raison et nous optons pour un lodge avec vue sur l'Isla de la Luna et les sommets enneigés de la Cordillera Real.

Malgré tout l'île est très belle et très agréable, sans voiture.

Nous rencontrons Claudia au lodge, bolivienne mariée à un français depuis 27 ans, elle nous donne pleins de conseils sur la suite de notre séjour. Une belle rencontre, tous les boliviens ne sont pas désagréables!

En nous baladant autour de la cathédrale de Copacabana, nous assistons à la bénédiction de voitures et camions par un prêtre qui en profite pour ramasser quelques pourboires qu'il glisse discrètement dans sa poche.

Nous quittons Copacabana dimanche pour La Paz et Sucre que nous rejoignons dans la nuit de dimanche à lundi.