Nous quittons Copacabana dimanche pour la capitale bolivienne La Paz. Nous longeons le lac Titicaca pendant une grande partie du trajet. Nous aurions pu passer beaucoup plus de temps dans ce superbe endroit tant il semble y avoir à faire.

À Taquina, nous devons descendre du bus pour traverser un bras du lac en bateau; le bus de son côté le traverse sur une barge.

L'arrivée à La Paz est assez extraordinaire. Cette ville est construite dans une immense cuvette avec des habitations qui remontent sur les bords jusqu'au sommet.

Nous empruntons de nombreuses rues très vertigineuses afin de rejoindre le centre de la ville. La Paz est en train de se doter d'un réseau de 8 lignes de téléphériques qui permettent à ses habitants de faire leurs trajets quotidiens comme si cela était un métro, 4 sont déjà en service. Nous parcourons la capitale en partie à pied et en empruntant les téléphériques des lignes jaune et verte. Elles permettent de traverser la ville de part en part en un rien de temps, des quartiers les plus populaires aux quartiers les plus chics. Il faut tout de même avoir le cœur bien accroché quand les cabines sont ballotées par le vent ou quand la ligne s'arrête pour problème technique. 

Nous partons le soir même pour Sucre par bus de nuit. Nous n'avons sans doute pas choisi la meilleure compagnie et nous arrivons au petit matin à destination après un voyage assez chaotique et bruyant. Sucre est une belle ville coloniale, calme.

Nous consacrons le lundi aux lessives, à nous dépoiler (cheveux et barbe) chez un coiffeur très pro et chez qui nous rencontrons un couple lillois sur la route depuis un an. Nous échangeons beaucoup avec eux pendant que chacun passe aux ciseaux. Une journée reposante au terme de laquelle on se sent bien d'être propres! Mardi nous continuons à visiter la ville : son cimetière, un couvent offrant une belle vue sur la ville, un beau point de vue sur les hauteurs.

C'est une étape agréable dans notre voyage.


Mardi nous prenons la direction de Potosi en taxi collectif à 2h de route de Sucre. Le trajet nous fait bénéficier de très beaux panoramas sur l'altiplano bolivien, plus désertique et désolé que le péruvien. Au milieu de ces étendues de roches et de terres asséchées, sortent des terrains de foot vert-pomme dans des villages en apparence dénués de tout. Ces stades sont dûs à un programme lancé par Evo Morales visant à améliorer le niveau sportif du pays. Le contraste entre la pauvreté des villages et ces stades flambant neufs est saisissant.

Potosi est un très belle ville coloniale, plus belle à notre goût que Sucre. Elle est malheureusement très polluée par la circulation automobile. C'est une ville chargée d'histoire. Potosi est située sur des gisements d'argent qui ont été découverts au moment de la conquête espagnole. Ces gisements ont été littéralement pillés en exploitant des esclaves africains, des indigènes, et des prisonniers espagnols. La ville était la plus grande du monde au 15è-16è en nombre d'habitants, plus grande que Londres ou Paris. Quand les gisements ont été épuisés, les espagnols sont partis, peu après La Bolivie a pu obtenir son indépendance mais délestée de toutes ses richesses. Les mines sont toujours exploitées aujourd'hui pour du plomb, du zinc et de l'étain. Le pays n'ayant les moyens de transformer ces minerais, ils sont aujourd'hui exploités par de grandes multinationales, un autre type de pillage en quelque sorte. Nous avons longuement hésité à visiter la mine, cela nous semblait un peu dangereux et voyeur. Nous avons tout de même choisi de le faire. Notre guide José est un ancien mineur. Après avoir vêtu une belle tenue adéquate, nous faisons un 1er arrêt au marché des mineurs où ils s'approvisionnent en équipements nécessaires à l'exploitation y compris en explosifs. Le guide nous demande d'acheter quelques cadeaux pour les mineurs, soda et feuilles de coca. Puis nous entamons la visite, l'atmosphère est assez oppressante, poussiéreuse.

Nous faisons un 1er arrêt devant Tio, le dieu de la mine auquel les mineurs font des offrandes tous les vendredis (coca, cigarettes, alcool à 90°) afin qu'il les protège.

Puis nous nous enfonçons dans la mine, très rudimentaire : peu de mécanisation, les wagonnets d'une tonne une fois pleins sont poussés par les mineurs, les minerais sont remontés de différents niveaux dans de grandes poches chargées à la main, les étais, échelles sont en bois.

Nous "visitons" plusieurs groupes de mineurs afin de voir comment ils travaillent. Le guide leur offre les cadeaux achetés plus tôt. La visite est très intéressante et détaillée et ne nous laisse pas indifférents. Les conditions sont très difficiles, les mineurs sont peu protégés, leur espérance de vie très faible (50 ans). Il y a beaucoup d'accidents (70 morts par an).

Après cette visite peu "touristique", nous rencontrons à l'hôtel des français (Patrick, Théo, Mélanie, Julien, Ophélie) avec qui nous passons la soirée, riche d'échanges sur l'Amérique du Sud mais aussi d'autres destinations à venir.

Mercredi matin, nous continuons la visite de la ville avec le musée de la Monnaie qui nous a permis de mieux comprendre l'histoire de la ville et la période coloniale.

L'après-midi, nous profitons tranquillement de la ville.

Nous quittons Potosi pour Tupiza vendredi.